L’auto-entrepreneuriat est devenu aujourd’hui une réponse au chômage et un moyen d’obtenir l’autonomie financière. Toutefois, l’artisan qui désire aller vers ce statut devrait en connaître les avantages et surtout les inconvénients. Ainsi, il pourra envisager d’autres solutions.
Auto-entrepreneur artisan : avantages
Le statut d’auto-entrepreneur pour un artisan regorge de nombreux avantages qui pourraient séduire beaucoup de personnes.
Allègement des procédures
Le futur auto-entrepreneur artisan n’a pas à fournir des tas de documents ou satisfaire à de longues contraintes administratives pour obtenir son statut. Toutefois, l’allègement des procédures ne dispense pas de l’inscription au registre du commerce et des sociétés. Il doit également s’immatriculer au registre des métiers et disposer d’une qualification professionnelle. Ce dernier aspect permet à l’auto-entrepreneur artisan de justifier de ses compétences. En principe, il ne devrait pas avoir de difficulté à le faire puisque tout métier ou profession s’acquiert nécessairement par une formation bien attestée.
Un régime fiscal et social allégé
De nombreuses personnes accourent vers le statut d’auto-entrepreneur pour les taux de cotisations moins importants appliqués. En effet, ce statut permet d’opter pour une déclaration mensuelle ou trimestrielle du chiffre d’affaires. Le calcul des frais de cotisation se fera en fonction du chiffre d’affaires déclaré. Un taux de 22 % est appliqué pour les prestations de service et 12,80 % pour l’achat ou la revente de matériel. Ces taux tiennent uniquement compte de toutes les cotisations à l’exception de la Cotisation foncière des entreprises (CFE). Les auto-entrepreneurs en sont exonérés durant la première année d’activité, mais ils doivent la payer chaque fin d’année.
Outre cela, l’article 293B du Code Général des Impôts met l’auto-entreprise en franchise de base de TVA. Par conséquent, l’auto-entrepreneur artisan ne facture pas la TVA à ses clients. Il encaissera ainsi tous les bénéfices liés à sa prestation de service et n’aura pas à payer de TVA.
Auto-entrepreneur artisan : inconvénients
Le statut d’auto-entrepreneur ne dispose pas seulement de bienfaits. On y dénombre quelques inconvénients qui méritent d’être bien connus avant de s’y lancer.
Des cotisations sociales parfois peu avantageuses
L’auto-entreprise entraîne un régime social dont le calcul des charges sociales et fiscales est basé sur le chiffre d’affaires. Par contre, un travailleur indépendant classique sera prélevé sur son bénéfice net. Ainsi, l’auto-entrepreneur artisan ne peut déduire aucune charge qu’il s’agisse de l’achat des matériaux pour ses chantiers ou du carburant des camions. Il paiera les cotisations sociales en fonction du chiffre d’affaires brut réalisé.
Un champ d’activité limité
L’auto-entrepreneur artisan est limité dans les activités qu’il peut réaliser. À titre d’exemple, il ne peut prétendre à des travaux de rénovation. Pire, il ne peut avoir accès à des prestations avec subventions ou bénéficiant d’aide. Cet aspect pénalise l’artisan et le prive d’une grande partie de son potentiel marché.
Un chiffre d’affaires annuel plafonné
L’auto-entrepreneur devra changer de statut s’il dépasse des plafonds fixés pour le chiffre d’affaires annuel. Au 1er janvier 2020, ces plafonds sont évalués à 70 000 € pour la prestation de service et 170 000 € pour l’achat/revente de biens.
Quelques alternatives
Le statut d’auto-entrepreneur pour les artisans dispose d’assez de limites que vous pouvez contourner par quelques alternatives. En effet, l’artisan ne pouvant pas déduire l’achat du matériel de son chiffre d’affaires, il lui est possible de demander aux clients de se procurer eux-mêmes du matériel. En conséquence, il ne pourra pas faire de bénéfice sur l’achat ou la revente de matériel. L’artisan peut également opter pour une sous-traitance à une entreprise qualifiée pour les grands travaux qu’il ne peut pas effectuer.
Pour finir, il est bien possible d’avoir le statut d’auto-entrepreneur et de créer une entreprise en plus. L’entreprise amènera à un autre statut (SARL, SASU, etc.) et permettra d’acheter beaucoup de matériel. Le statut d’auto-entrepreneur sera réservé dans ce cas aux prestations de service.